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FEMMES ARTISTES : LA SCÈNE TOURANGELLE AU FÉMININ [3/3]

Publié le 25-02-2022 06:36:35 Modifié le 22-02-2022 11:39:32 Par tmv

#Série [3/3] A l’approche du mois de mars, de sa journée internationale des droits des femmes et des multiples événements artistiques que la Touraine nous prépare, du festival Bruissements d’Elles à Femmes en Campagne en passant par le Printemps des Femmes, mise à l’honneur de personnes artistes et femmes qui font vibrer la culture tourangelle.

ELSA ADROGUER

1 H / 37 H

En une heure seule en scène, la comédienne Elsa Adroguer en raconte 37, et les années qui suivent. Les 37 h de conduite pour pouvoir passer le permis, mais aussi la naissance d’une situation d’emprise entre le moniteur et l’adolescente qui n’y connaissait pas encore grand-chose aux relations homme-femme.

Si l’on sourit ou l’on rit des petites obsessions de l’ado mal dans sa peau, ou du flic pas psychologue pour deux sous, on s’émeut surtout de voir tomber ce personnage dans une situation qui semble inextricable.

Auteure et interprète de ces 37 heures, la Tourangelle Elsa Adroguer dépassera bientôt la barre des 37 ans. Un timing pas calculé pour un sou, mais qui tombe à point nommé : la jeune femme pourrait bien connaître un grand succès avec sa pièce à voir ou revoir au festival WET°, à les 25 et 26 mars prochains.

(Photo Marie Pétry)

La comédienne tourangelle Elsa Adroguer a présenté la semaine dernière à Thélème, son seul en scène « 37 heures », une pièce poignante et bouleversante. Un coup de cœur pour la rédaction de 37 degrés.

C’est une proposition artistique salutaire, presque d’utilité publique, a-t-on envie de dire même en sortant de la pièce. Avec « 37 heures », Elsa Adroguer aborde avec force, le parcours de Camille, jeune adolescente de 16 ans qui s’éprend de son moniteur d’auto-école, un homme marié de 35 ans. Le début d’un parcours chaotique, qui entraînera à la fois relation toxique, viol et violences psychologiques… Un thème peu évident à mettre en scène au premier abord mais que la comédienne tourangelle arrive pourtant à traiter avec brio, grâce à une mise en scène à la fois simple et intense au cours de laquelle, l’artiste interprète tour à tour Camille adolescente, puis adulte, mais aussi son bourreau, les médecins, policier, avocate… qu’elle croisera tour à tour dans son parcours de reconstruction de sa vie.

Sans pathos, Elsa Adroguer propose un seul en scène intense et poignant, dans l’air du temps. « La construction de « 37 Heures » est un processus long, de quatre années » explique la comédienne qui a écrit elle-même cette pièce issue d’une histoire vraie. « J’ai commencé ce travail avant Metoo, l’affaire Weinstein et le mouvement de libération de la parole des femmes qui a suivi. Ce n’était pas voulu, mais je sens au fur et à mesure les réactions du public évoluer ».

Pour essayer d’être plus juste possible, Elsa Adroguer explique avoir fait une formation sur les questions de violences sexuelles, avoir fait des recherches sur l’adolescence pour comprendre la question de l’emprise. « Je voulais être dans la recherche de compréhension des mécanismes, la difficulté au départ était de trouver un angle d’attaque sur un sujet pas facile. Finalement j’ai opté pour le parti pris de parler de tout, de l’emprise à l’adolescence, de la sphère familiale, des conséquences psychologiques, physiques, du parcours de la justice, en faisant des va-et-vient entre la période adolescente et la période adulte de Camille. » Un choix artistique qui permet également d’apporter de la légèreté à la pièce avec des moments parfois drôles, « c’est la vie qui est ainsi » explique l’artiste. Un procédé de mise en scène sous forme de puzzle reconstitué petit à petit qui lui permet également de traiter des questions de la mémoire déchirée, du refoulement et des questions de dissociation traumatique. Et c’est là que « 37 heures » dégage toute sa force, en un peu plus d’une heure, Elsa réussit à dresser un panorama complet du parcours subi par les femmes victimes de violences sexuelles. Une histoire personnelle forcément peu linéaire qui décrit toute la complexité et les difficultés rencontrées par les femmes victimes de viol et violences, face à une société qui commence seulement à prendre cette question à la hauteur de ce que vivent les victimes. Salutaire vraiment.

Un spectacle à revoir en Touraine les 25 et 26 mars 2022 à L’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire dans le cadre du festival WET du Théâtre Olympia ou le 31 mars au Théâtre Beaumarchais d’Amboise.

A noter qu’autour du spectacle, Elsa Adroguer propose par ailleurs des ateliers de sensibilisation à destination de publics scolaires. Ce sera notamment le cas en marge de la représentation à Amboise avec les lycées professionnels et agricoles de la ville.

Un degré en plus :

« 37 heures » écriture et interprétation Elsa Adroguer.



37 heures Gallery

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